LES NOUVELLES INDEMNITES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
Votée et adoptée fin 2020, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 prévoit l’instauration d’un régime d’indemnités journalières pour les professions libérales en cas d’arrêt de travail. Chargé de piloter ce dispositif, le conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) en a adopté les modalités jeudi 1er avril. Cette nouvelle disposition sera applicable à effet du 1er juillet 2021
Qui est concerné ?
Dès lors que vous exercez dans un cadre libéral vous pourrez bénéficier de cette nouvelle protection, donc sous forme d’indemnités journalières qui seront versées par la CPAM dans le cadre d’un arrêt de travail
A partir de quand et sur quelle durée ?
Le délai de carence sera de 3 jours pour l’accident et la maladie et ce nouveau régime prévoit des indemnités journalières jusqu’au 90e jour.
Effet pour les arrêts de travail qui débuteront à compter du 1er juillet (il reste néanmoins à publier des décrets d’application)
pour quel montant ?
Les prestations seront d’1/730e du revenu annuel, soit 56 euros pour un Plafond Annuel de la Sécurité Sociale de revenu (PASS 2023 = 43 992 €), et proportionnelles au revenu jusqu’à une limite de 3 PASS, soit environ 168 euros par jour pour un revenu de 131 976 euros.
Exemple : un Masseur-Kinésithérapeute qui aurait des revenus moyens de 50 000 € pourrait prétendre en cas d’arrêt de travail à une indemnité journalière de 68 € par jour à compter du 4eme jour et jusqu’au 90eme jour.
L’indemnité journalière minimale sera calculée sur la base d’un revenu annuel équivalent à 40 % du PASS, et sera donc de 22 euros par jour.
Si vous débutez votre activité et que vous êtes victime d’un accident ou d’une maladie entrainant un arrêt de travail vous serez indemnisé sur cette base de 224 € par jour, l’administration (URSSAF) ne connaissant pas encore vos revenus libéraux .
Si vous avez été salarié avant le début de cette activité, l’administration pourra alors tenir compte de vos revenus précédents soumis à cotisations sociales
Une nouvelle cotisation sociale ?
Pour financer cette nouvelle mesure une cotisation sera appelée par l’URSSAF et fixée à 0,30 % du BNC avec un plafond de revenus annuels limité à 3 Plafonds Annuels de la Sécurité Sociale (PASS 2023 = 43 992 €). Par conséquent, la cotisation maximale annuelle ne pourra excéder 370 € par an pour les professionnels libéraux dont le revenu est égal ou supérieur à 3 PASS. La cotisation minimale sera calculée sur la base de 40 % du PASS, soit environ 50 euros par an.
La mutualisation sur plusieurs centaines de milliers de professionnels libéraux permet de bénéficier d’une cotisation relativement faible (à voir néanmoins dans le temps…). Et offre l’avantage de n’avoir aucune sélection médicale.
La gestion des cotisations IJ de ces professions libérales fera ainsi l’objet d’une gestion autonome, à travers un compte séparé de celui du régime général.
Cette nouvelle cotisation est entrée en vigueur au 1er janvier 2022.
Cette avancée en matière de protection sociale pour les professions libérales ne règle pas, loin de là, le besoin de couverture d’un paramédical libéral sur des sinistres importants et au long cours :
. 50% de vos revenus non couverts durant les 90 premiers, et au-delà aucune couverture, ce qui dans la grande majorité des cas sera insuffisant
. Vos charges fixes professionnelles incompressibles (Loyer cabinet, , URSSAF-CARPIMKO…) restent à couvrir
. Les risques invalidité et décès très peu couverts par vos régimes obligatoires, il convient de les compléter
Tout au plus pour ceux qui n’ont aucune prévoyance (ce qui n’est vraiment la meilleure des options pour un paramédical libéral … ) cette nouvelle protection apportera un peu d’oxygène durant 90 jours (mais cela ne couvrira même pas les charges fixes incompressibles ou le coût d’un vétérinaire salarié remplaçant ), sur des sinistres à priori pas trop graves .
Si vous exercez en groupe, votre règlement intérieur pourra tenir de cette nouvelle donne en matière de protection., notamment si vous avez une solidarité financière entre associés.
Dans certains cas cette indemnité de la CPAM pourra couvrir tout ou partie les échéances d’un crédit (prêt immobilier de la résidence principale par exemple) qui le plus souvent n’est couvert que par l’assurance groupe de la banque qu’à compter du 90eme jour
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